Ou comment contourner l’obstacle de la langue pour mieux communiquer au Vietnam.
Ne vous leurrez pas: le Vietnam est membre de l’organisation internationale de la Francophonie, mais dans les faits, on ne peut plus le considérer comme un pays francophone. Je vous propose quelques pistes pour vous permettre de communiquer lors de votre séjour au Vietnam!
Apprendre des rudiments pour échanger avec les Vietnamiens.
Et si vous profitiez des évolutions technologiques pour installer sur votre Smartphone une appli pour apprendre quelques mots et communiquer un peu en vietnamien? Il y a bien cinq options dans le store de mon téléphone, telles que « Ling » (que j’aime bien utiliser au petit déjeuner). Vous êtes certainement des voyageurs organisés, doués pour la planification! Et si vous profitiez des 5 ou 6 mois précédant le grand départ pour travailler quelques unités de leurs leçons en ligne?
Sur Ling, il y a 10 unités pour les débutants, puis on vous fait travailler les phrases de bases pour communiquer un peu et survivre au Vietnam… Si vous n’avez pas renoncé à ce stade, vous pouvez apprendre les nombres, le lexique de la famille, de la nourriture. Je m’en suis tenue là, et c’est vraiment bien ! J’ai pu réutiliser pas mal de choses au quotidien. J’ai bien aimé Mondly aussi, mais le chatbot ne fonctionnait pas…Vous savez, le fait d’activer le micro dans un dialogue fictif pour corriger notre prononciation!
Attention aux tons pour communiquer au Vietnam!
Pas évident, au départ, le vietnamien étant une langue tonale pleine de petits accents subtils. Un mot se compose de lettres, mais aussi d’accents qui définissent la manière de le prononcer! Alors j’ai testé avant de partir Google traduction: est-ce une option pertinente pour une langue tonale, que je ne sais pas écrire? En tout cas, je n’ai aucune maîtrise des accents, et cela m’a joué des tours plusieurs fois lorsque je communiquais au Vietnam! En effet, si l’on prononce un mot tout seul, avec le mauvais ton, soit ça n’a aucun sens, soit cela signifie tout autre chose! J’ai fait sourire pas mal de gens, avec mes tentatives maladroites!
En 2004, lorsque j’ai posé le pied à Vinh, dans la province de Nghê An, j’ai passé trois jours à l’hôtel Giao Tê’. « Zao Tè », avec la voix qui descend puis remonte. Je sors me balader et me perds un peu…Je demande à un conducteur de taxi moto la direction de l’hôtel. D’habitude, ça marche toujours, et là…Rien. Il ne comprend rien, est désolé, ne devine pas que je cherche à rejoindre un hôtel. Je lui disais « Giao Tê' », avec des gestes de maison, de dodo…Mais ça ne lui évoquait toujours rien. « ho tel » non plus!
Les mots bien prononcés signifient « courtoisie » ; mais comment saisir mon intention? L’hôtel? Et comme j’ai très mal prononcé, cela peut signifier « livraison », « le trafic tombe » ou que sais-je encore… Certains peuvent bloquer un peu quand on s’essaie au vietnamien, sans l’intonation. Normal! c’est vraiment « du chinois » s’ils n’ont pas le contexte de notre demande, s’ils ne devinent pas un peu notre intention. Ils essaient de rétablir les tonalités justes, mais ce n’est pas simple s’ils ne côtoient pas d’étrangers au quotidien.
Que penser des traducteurs en ligne? Permettent-ils de communiquer avec les gens?
Certaines fonctions d’une appli comme Google traduction peuvent alors vous aider à communiquer au Vietnam. A condition de faire les bons choix parmi les alternatives et suggestions de l’appli, sinon bonjour les phrases absurdes!
Des traductions peu fiables, comme vous le voyez ci-dessus, voire même des contresens! Ici, je sélectionne l’option photo de Google traduction, je vise cette info sur le café Cong. Le texte en français se superpose à l’image! C’est super, mais au lieu d’indiquer que leur café est sans mélange ni produits chimiques, on lit des infos inquiétantes sur la toxicité, des impuretés, des médicaments et des mélanges! Sans parler du « danger toxique pour mes hanches », sur la dernière photo. Ahhh…C’était donc ça…
Et un guide vietnamien qui vous aiderait à communiquer?
Évidemment, c’est la solution idéale: une personne qui connaît le pays et vous permet de rencontrer et d’échanger avec des Vietnamiens. Lors de mon premier séjour, j’avais opté pour « je suis grande, je peux me débrouiller toute seule ». Ainsi, je peux dire que je suis allée dans plein d’endroits. Et voilà. Je n’ai eu d’échanges qu’avec des commerçants ou étudiants francophones et anglophones. Mon niveau en vietnamien était réduit au minimum; les chiffres, le nom des aliments, des phrases et verbes types, on ne peut avoir de vraie conversation.
Cohabiter, s’immerger, échanger et sortir des sentiers battus.
En ce qui concerne mon second séjour: j’ai commencé à y penser bien à l’avance. Je multipliais les lectures. Et assez vite j’ai réalisé que tout ce que je pensais cocher comme « fait », heu….non, pas du tout. J’y avais séjourné, mais si je devais écrire sur ces endroits, ce ne serait plus d’actualité, mais surtout…sans réelle substance. Alors j’ai vraiment eu envie de me faire accompagner par des spécialistes du pays; des personnes dont le métier est de guider et de raconter l’histoire, la culture, les coutumes. Et bien sûr, de traduire pour bénéficier de vrais échanges avec les habitants.
En 2004, alors que j’étais étudiante, je côtoyais des Vietnamiens au quotidien, la majorité parlant français. En 2019, je reviens pour assouvir un besoin d’approfondir mes connaissances sur le pays, retrouver le contact avec les habitants hors milieu francophone. J’ai envie de revoir certains endroits, me rendre là où je n’ai pas eu le temps d’aller. Mais aussi d’accéder à des lieux préservés, peu connus, où l’on n’accède qu’avec des gens du pays! L’un de mes meilleurs souvenirs de 2004 était un séjour, dans le district de Que Phong, grâce à deux profs de français dont c’était le « pays natal »! Ainsi, j’avais des compagnons de voyages idéaux pour entrer en contact et communiquer en voyageant dans cette partie isolée du Vietnam. C’était vraiment incroyable, un autre monde par rapport à Vinh! C’est ce genre de sentiment de vouloir vivre quelque chose d’unique qui m’a guidée. Et dans une logique d’éco-tourisme, privilégier une agence locale et des hébergements chez l’habitant allait de soi, pour favoriser toutes les occasions d’échanger avec des Vietnamiens.
Bilan sur mes guides locaux au Vietnam.
J’ajoute un petit bilan à mon retour en France. Tout d’abord, je réponds à la question « comment communiquer au Vietnam? »: les guides Vietnamiens, c’est le top! En effet, ils expliquent, traduisent, racontent, font en sorte de vous faire plaisir dès qu’ils comprennent que vous avez un centre d’intérêt particulier. Beaucoup de souplesse dans le planning, plein d’idées d’activités, de contacts partout, de réactivité et de gentillesse. Et d’humour! Je ne sais pas si je peux généraliser, où si je suis vraiment bien tombée dans cette agence-là, mais alors, je n’ai que des louanges à la bouche. Et encore énormément d’émotions qui remontent. Comme c’était agréable d’être en leur compagnie, de se sentir bienvenue partout, dans n’importe quel village ou maison d’hôtes. Comme c’était bien de tout comprendre, de ne pas avoir la frustration d’une communication tronquée, limitée ou impossible.
Pour conclure, je me dis qu’il ne faut pas se priver de ce service, il a largement contribué à la richesse de mon séjour. Bien sûr, pas d’économies de bouts de chandelle dans ces voyages du bout du monde: en plus de contribuer à faire travailler les habitants, de bénéficier de leur savoir, un guide francophone est un passeur entre les deux mondes. Et vous, vous embarquez et naviguez en toute sérénité!